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Personnes âgées peu dépendantes de soins : prise en charge dans cinq cantons romands

Projet en cours
September 2016
-
June 2017
Partenaire(s) :

Face à l’intérêt croissant de retarder l’entrée en EMS, l’Obsan nous a mandaté pour tirer les apprentissages de l’accompagnement des profils dits « légers » à domicile dans cinq cantons romands.

Plus de personnes âgées, qui vivent plus longtemps, mais souvent avec des maladies chroniques et un déclin fonctionnel : voici les défis posés à nos systèmes médico-sociaux aujourd’hui déjà et pour les décennies à venir. Y répondre par une simple augmentation du nombre de lits d’hôpitaux et d’EMS ne serait guère finançable pour les collectivités, raison pour laquelle la tendance à réserver les lits de long séjour en EMS aux profils les plus lourds est amenée à se renforcer. En Suisse romande, plus que dans le reste du pays, cette tendance est déjà bien présente.

Sur mandat de l’Observatoire suisse de la Santé (Obsan), nous avons analysé les stratégies qui ont permis aux cantons de Genève, Jura, Neuchâtel, Vaud et Valais, de retarder les entrées en EMS. Basé sur une enquête auprès de ces cantons, notre rapport présente les solutions de prise en charge existantes pour les personnes nécessitant peu de soins, l’organisation et la régulation des prestations et les stratégies d’avenir. Il donne ainsi des pistes et des réflexions à l’intention des cantons intéressés par une stratégie similaire.

Parmi les principaux apprentissages, nous notons qu’il ne suffit pas de limiter le nombre de lits d’EMS pour éviter d’y héberger des personnes nécessitant peu de soins. Sans offres alternatives réelles destinées aux profils plus légers, le risque serait de rencontrer un cortège d’effets non désirables : fragilisation, surcharge des proches (avec risques d’épuisement et besoin de soins de leur part), augmentation du recours aux prestations ambulatoires, aux hospitalisations inappropriées et en urgence, entrées plus hâtives en EMS, engorgement à l’entrée en EMS et multiplication des séjours hospitaliers en attente de placement.

Nous constatons également qu’il n’y pas, en matière de prise en charge des personnes âgées nécessitant peu de soins, de « modèle romand » unique et que chaque solution cantonale est spécifique. Ces solutions s’inscrivent toutefois dans une même stratégie générale, consistant à favoriser une offre dense de prestations de maintien à domicile (aide et soins à domicile, structures intermédiaires, mais aussi action sociale de proximité, soutien aux proches aidant.e.s, prévention…) et à fournir une information et une orientation active à la population concernée. Cette stratégie générale vise – et réussit dans les cinq cantons étudiés – à limiter le nombre de personnes avec de faibles besoins en soins en EMS.

Pourtant, les expert.e.s de ces cantons soulignent la fragilité de l’équilibre mis en place : à défaut de « réserve de places » dans les EMS de ces cantons, il y a un sentiment de flux tendus, de vulnérabilité du système. Pour la suite, il pourrait donc être utile de décrire et comparer comment les cantons surveillent et assurent l’équilibre de leurs systèmes médico-sociaux et la qualité de la prise en charge des personnes âgées.